Dimensionnement des radiateurs avec une pompe à chaleur air-eau : un point clé pour garantir confort et performance
Avec le retour de la saison de chauffe, de nombreux propriétaires se posent la question : faut-il remplacer la vieille chaudière fioul ou gaz par une pompe à chaleur air-eau ?
La réponse semble évidente tant cette technologie séduit par ses promesses d’économies et de durabilité. Mais un paramètre, souvent négligé, peut tout changer : le dimensionnement des radiateurs.
Même si la pompe à chaleur (PAC) est bien dimensionnée et conforme aux exigences réglementaires, les radiateurs existants ne sont pas toujours adaptés aux températures d’eau plus basses qu’elle délivre. Résultat : des pièces plus longues à chauffer voir impossible, une sensation d’inconfort, voire une surconsommation d’électricité.
Pourquoi la température d’eau change avec une PAC air-eau
Une chaudière fioul ou gaz classique fonctionne généralement avec un régime d’eau de 70/50 °C : l’eau sort de la chaudière à 70 °C et revient à 50 °C, et la moyenne de température dans le radiateur est de 60 °C.
Avec une pompe à chaleur air-eau, le fonctionnement est très différent : la température maximale de sortie d’eau se situe entre 45 °C et 55 °C pour les modèles les plus courants.
Cette différence est capitale, car la puissance d’un radiateur dépend directement de la température moyenne de l’eau qu’il contient.
La puissance d’émission est liée à la différence ΔT entre la température moyenne du radiateur et celle de l’air ambiant :
P=K (°C)×(ΔT)n
où n est la pente d’émission moyenne (environ 1,3).
Concrètement, si on abaisse la température d’entrée de 70 °C à 50 °C, la différence ΔT passe de 50 °C à 30 °C, et la puissance émise chute d’environ 40 à 45 %
L’impact concret du passage de 70 °C à 50 °C
Prenons un exemple simple issu du guide technique :
Un radiateur dimensionné pour 1 000 W à ΔT = 50 °C (régime 70/50 °C, température ambiante 20 °C).
En passant à ΔT = 30 °C (régime 50/40 °C), la puissance disponible tombe à environ 570 W.
Cela signifie qu’un radiateur prévu pour chauffer confortablement une pièce de 15 m² avec une chaudière risque de ne plus suffire avec une PAC air-eau, sauf si l’isolation a été nettement améliorée.
Dans une maison des années 1980 non rénovée, cette perte de puissance peut entraîner :
des pièces qui ne montent plus à la température de consigne ;
un fonctionnement prolongé du compresseur, donc une hausse de la consommation électrique ;
un COP (coefficient de performance) dégradé, donc moins d’économies d’énergie que prévu.
Comment vérifier le bon dimensionnement des radiateurs avec une pompe à chaleur air-eau ?
Avant de remplacer sa chaudière par une pompe à chaleur air-eau, il est indispensable de vérifier la compatibilité des émetteurs.
Identifier les radiateurs existants
Notez leur matériau (fonte, acier, aluminium), leur type (panneaux, multi-colonnes, convecteurs) et leurs dimensions. Ces informations déterminent la pente d’émission (n) et la puissance nominale P50 (pour ΔT = 50 K).
Calculer la puissance réelle à basse température
À l’aide des coefficients de correction du guide Énergies & Avenir, on peut estimer la nouvelle puissance :
Ainsi, un radiateur de 1 500 W à ΔT = 50 K ne fournira plus que 855 W à ΔT = 35 K soit une perte de puissance de plus de 40%.
Comparer à la puissance de chauffage requise
Si la puissance totale disponible devient inférieure aux déperditions de la pièce, il faut envisager une adaptation du système.
Les solutions en cas de radiateurs sous-dimensionnés
Plusieurs solutions sont possibles pour retrouver le confort tout en optimisant la performance du système
Agrandir la surface d’émission
C’est la solution la plus directe : remplacer les anciens radiateurs par des modèles plus grands ou ajouter des émetteurs dans les pièces les plus froides.
Les radiateurs “basse température” à grande surface frontale sont spécialement conçus pour fonctionner efficacement à 45–50 °C.
Opter pour des émetteurs plus performants
Les radiateurs à panneaux plats type 22 ou 33 ou les radiateurs en aluminium offrent une puissance plus élevée par m² que les modèles en fonte anciens.
Ils conviennent bien aux régimes d’eau de 50/40 °C.
Passer à un plancher chauffant ou un mur chauffant
Les planchers chauffants basse température fonctionnent avec de l’eau à 30–35 °C.
C’est la solution la plus performante en termes de rendement pour la PAC, car elle maximise le COP tout en assurant un confort homogène.
Améliorer l’isolation du logement
Une rénovation globale comme nous le préconisons au quotidien chez 2c2e énergies (isolation des combles, menuiseries, murs, plancher) permet de réduire les besoins de chauffage.
Dans ce cas, la baisse de température d’eau devient acceptable même avec des radiateurs existants : la puissance émise reste suffisante puisque les déperditions sont plus faibles.
Pourquoi un bon équilibrage et une régulation sont indispensables
Même avec des radiateurs bien dimensionnés, le confort dépend aussi de la régulation et de l’équilibrage hydraulique du réseau.
Dans 90 % des cas, les installations ne sont pas équilibrées correctement.
Un équilibrage précis assure :
la même température d’eau dans chaque radiateur,
la disparition des bruits de circulation,
une meilleure homogénéité thermique dans les pièces,
et une baisse de la consommation d’énergie pouvant atteindre 10 %.
De plus, la régulation (thermostat d’ambiance, robinets thermostatiques, sonde extérieure) doit être adaptée à la PAC.
Une PAC bien régulée, qui ajuste automatiquement sa température d’eau selon la météo, fonctionne plus longtemps à basse température, là où son rendement est optimal.
L’avis de 2c2e énergies
Chez 2c2e énergies, nous rencontrons souvent ce cas de figure : une PAC parfaitement dimensionnée, mais des radiateurs sous-performants car prévus pour une chaudière.
Avant tout remplacement, nous réalisons un diagnostic énergétique complet :
calcul des déperditions par pièce,
analyse du régime d’eau optimal,
simulation de puissance des radiateurs existants,
et propositions d’adaptation du système si nécessaire.
L’objectif est simple : garantir votre confort tout en maximisant le rendement de votre pompe à chaleur air-eau.
La note de dimensionnement finale sera réalisée par votre installateur conformément aux recommandations du fournisseur de l’équipement que vous aurez sélectionné.
👉 Vous envisagez de remplacer votre chaudière par une pompe à chaleur air-eau ?
Prenez rendez-vous gratuitement avec 2c2e énergies pour échanger sur la bonne approche pour éviter toute perte de confort.
Installer une pompe à chaleur air-eau sans vérifier la puissance des radiateurs, c’est un peu comme changer le moteur d’une voiture sans adapter la transmission : le potentiel existe, mais il ne se traduit pas sur la route.
Une PAC fonctionne mieux avec de l’eau plus froide, mais cela exige que les radiateurs soient capables de compenser la baisse de température.
Un diagnostic précis, un équilibrage soigné et une régulation adaptée font la différence entre un système qui chauffe… et un système réellement performant.
Chez 2c2e énergies, chaque projet est abordé de manière globale : production, diffusion et confort sont pensés ensemble pour un habitat sobre, efficace et agréable à vivre.
FAQ
Comment savoir si mes radiateurs sont compatibles avec une pompe à chaleur air-eau ?
Un professionnel peut calculer la puissance réelle de vos radiateurs selon leur taille, leur type et la température d’eau souhaitée.
Si leur puissance devient insuffisante, un remplacement partiel ou total est à envisager.
Quelle perte de puissance entre 70 °C et 50 °C ?
En moyenne, la puissance d’émission chute d’environ 40 % lorsque la température moyenne de l’eau baisse de 70 °C à 50 °C.
Dois-je changer tous mes radiateurs ?
Pas forcément. Certains radiateurs peuvent être conservés si leur surface est suffisante ou si le logement est bien isolé. Un diagnostic précis permet de le vérifier.
Faut-il prévoir un plancher chauffant pour une PAC ?
Non, mais un plancher chauffant améliore nettement le rendement et le confort, car il fonctionne à très basse température (30–35 °C).
Quelles aides financières existent ?
Les aides nationales (MaPrimeRénov’, CEE) et locales peuvent financer une partie de la pompe à chaleur et des travaux d’isolation. Les demandes doivent être déposées avant le début des travaux.
Le reste à charge peut bénéficier d’un EcoPTZ
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